Claire Geronimi : De victime à militante engagée pour la sécurité des femmes
En France, une femme est victime de violences sexuelles toutes les quatre minutes. Derrière ces statistiques alarmantes se cachent des destins brisés, des vies bouleversées qui peinent à se reconstruire. Claire Geronimi incarne cette transformation douloureuse mais nécessaire : celle d’une victime qui refuse le silence et devient une militante acharnée pour la protection des femmes. À 27 ans, cette diplômée d’HEC a vu sa vie basculer un après-midi de novembre 2023, lorsqu’un homme sous obligation de quitter le territoire français l’a violée dans le hall de son immeuble parisien. Nous assistons aujourd’hui à la métamorphose remarquable d’une jeune femme qui a transformé son traumatisme en combat politique, rejoignant l’Union des Droites Républicaines d’Éric Ciotti comme vice-présidente en février 2025.
Le drame qui a tout changé : l’agression du 11 novembre 2023
Ce samedi 11 novembre 2023, Claire Geronimi rentre tranquillement de ses courses dans le quartier chic du parc Monceau, à Paris. Elle tape le code de sa porte d’entrée, une grande porte cochère qui met du temps à se refermer. C’est dans ces quelques secondes fatales que sa vie bascule. Un homme la suit, la plaque au sol et l’étrangle en lui disant : « Tais-toi ou je te tue ». Pendant plus de trente minutes, cette jeune femme de 26 ans subit un viol d’une violence inouïe, criant sans qu’aucun voisin ne vienne à son secours.
L’agression ne prend fin que grâce à l’arrivée fortuite d’une voisine qui descend prendre un Uber. L’agresseur prend la fuite, laissant Claire ensanglantée et dénudée. Cette femme qui lui a involontairement sauvé la vie la laisse pourtant seule, sans assistance. Claire doit alors affronter seule l’après-traumatisme, enfermée chez elle, avant d’appeler la police. Ce qui rend cette agression particulièrement révoltante, c’est la découverte ultérieure que son agresseur, Jordy G., était sous le coup de trois OQTF et venait de violer une autre femme de 19 ans deux heures plus tôt.
Un parcours de reconstruction semé d’embûches
Après l’agression, Claire Geronimi découvre l’ampleur des défaillances du système français. Son agresseur, multicondamné originaire de Centrafrique, était sorti de prison seulement deux mois avant le drame. Les démarches administratives et judiciaires se révèlent être un véritable parcours du combattant : dépôt de plainte, passage à l’Unité médico-judiciaire, recherche d’un soutien psychologique et juridique. La jeune femme se retrouve confrontée à un système qui ne protège pas les victimes et les abandonne dans leur reconstruction.
Claire fait le choix difficile de refuser les antidépresseurs et anxiolytiques habituellement prescrits aux victimes, préférant affronter la réalité de son traumatisme. Cette décision rend son processus de guérison plus long et douloureux, marqué par des phases de profonde dépression et des idées suicidaires. Face à l’incompréhension et au manque de soutien, elle prend une décision radicale : quitter son emploi de consultante financière où elle gagnait 4000 euros par mois pour se consacrer entièrement à son combat associatif et politique.
La médiatisation controversée de son témoignage
Déterminée à faire entendre sa voix, Claire Geronimi décide de médiatiser son histoire pour alerter l’opinion publique. Elle témoigne notamment dans l’émission « Touche pas à mon poste » et accorde plusieurs interviews à des médias nationaux. Son message est clair : son agression n’est pas un fait divers isolé mais révèle un véritable fait de société lié aux défaillances de l’application des OQTF.
Cette prise de parole publique lui vaut des attaques virulentes, notamment de la part de certains milieux féministes qui la considèrent comme la « mauvaise victime » parce qu’elle ose mentionner le statut d’OQTF de son agresseur. L’émission « Quotidien » diffuse un montage polémique qui décontextualise ses propos, alimentant une controverse qui révèle les tabous entourant les questions d’immigration et de sécurité. Malgré ces attaques, Claire persiste dans son témoignage, convaincue que le silence ne protège personne.
La création d’Éclats de Femmes : transformer le trauma en action
Face au manque de soutien spécialisé pour les victimes d’agressions de rue, Claire Geronimi fonde l’association « Éclats de Femmes » en 2024. Cette structure se distingue des associations existantes en se concentrant spécifiquement sur les violences commises par des inconnus dans l’espace public, un phénomène en augmentation constante. L’association propose un accompagnement complet : équipe d’avocats, psychologues, financement des frais juridiques et psychologiques qui peuvent atteindre 35 000 euros en moyenne.
L’association organise des groupes de parole, des cours de self-défense et des ateliers de sensibilisation. Le premier événement public, organisé en décembre 2024 dans le 5e arrondissement de Paris, a permis de récolter plus de 500 euros et de sensibiliser de nombreuses femmes. Claire lance aussi un podcast du même nom qui donne la parole à des femmes inspirantes et aborde des sujets tabous comme l’impact des politiques migratoires sur la sécurité féminine.
Son engagement politique : l’adhésion à l’UDR d’Éric Ciotti

Après son agression, Claire Geronimi tente de contacter les plus hautes autorités de l’État : Emmanuel Macron, Gérald Darmanin, Bérangère Couillard. Aucun ne lui répond. Seul Éric Ciotti accepte de l’écouter et de lui apporter des réponses sur les dysfonctionnements de l’application des OQTF. Cette rencontre, survenue plus d’un an après l’agression, marque le début d’un rapprochement politique fondé sur une vision commune de la sécurité et de l’autorité de l’État.
En février 2025, Claire Geronimi rejoint officiellement l’Union des Droites Républicaines en tant que vice-présidente, aux côtés d’Éric Ciotti. Cette nomination symbolise sa volonté de prolonger son combat sur le terrain politique, convaincue que seule une action politique déterminée peut changer la donne pour les victimes. Son adhésion à l’UDR s’explique par sa conviction que ce mouvement dispose d’une « véritable capacité de transformer le pays » grâce à son groupe de députés et son alliance avec le Rassemblement National.
Parti politique | Position sur les OQTF | Mesures pour la sécurité des femmes | Position de Claire Geronimi |
---|---|---|---|
UDR (Claire Geronimi) | Application systématique – « Prison et avion » | Quoi qu’il en coûte sécuritaire, construction massive de prisons | Totalement alignée |
Renaissance (Macron) | Application progressive et humanitaire | Prévention et accompagnement social | Opposée – aucune réponse reçue |
LFI | Opposition aux expulsions | Lutte contre les violences patriarcales | Totalement opposée |
RN | Expulsion immédiate | Priorité sécuritaire et répressive | Convergence via l’alliance UDR-RN |
Ses combats prioritaires : sécurité, justice et économie
L’engagement politique de Claire Geronimi s’articule autour de trois axes fondamentaux. Le premier concerne la sécurité des femmes et des Français face à une violence qui explose : depuis 2017, les homicides ont augmenté de 70% et les violences sexuelles atteignent 123 210 infractions en 2024, soit plus de 330 faits par jour. Dans les transports en commun franciliens, 63% des violences sexuelles sont commises par des étrangers qui ne représentent que 14% de la population.
Son deuxième combat porte sur la réforme de la justice pour qu’elle protège réellement les victimes. Elle dénonce un système judiciaire inefficace qui laisse des criminels multirécidivistes en liberté malgré leurs OQTF. Claire plaide pour une construction massive de places de prison et l’application de toutes les peines, même les plus courtes, ainsi qu’un renvoi systématique des criminels étrangers une fois leur peine effectuée.
Le troisième axe concerne la libéralisation économique pour redonner aux entrepreneurs français les moyens de créer et d’innover. Confrontée quotidiennement à la « folie normative et fiscale » française, elle soutient le projet de l’UDR de réduire les dépenses publiques de 600 milliards d’euros sur cinq ans et de supprimer 25% des normes administratives. Son objectif : redonner aux jeunes « le goût de créer une entreprise, de faire carrière, de faire sa vie en France ».
Une voix qui porte au-delà des clivages politiques
Le témoignage de Claire Geronimi transcende les divisions partisanes traditionnelles en portant un message universel de protection des femmes. Son histoire personnelle donne une dimension humaine aux débats sur l’immigration et la sécurité, souvent réduits à des statistiques abstraites. Sa capacité à articuler expérience personnelle et analyse politique en fait une voix particulièrement écoutée dans le débat public français.
Son impact se mesure dans sa capacité à « libérer la parole » sur des sujets longtemps tabous. Comme elle l’explique, sa démarche a permis à de nombreuses autres victimes de témoigner et de sortir du silence. Son association reçoit quotidiennement des témoignages « plus terribles les uns que les autres », révélant l’ampleur d’un phénomène que les autorités peinent à reconnaître et à combattre efficacement.
Voici les principales propositions de Claire Geronimi pour améliorer la sécurité des femmes et l’application de la justice :
- Application systématique des OQTF avec renvoi immédiat après exécution de la peine
- Construction massive de places de prison pour éviter les remises en liberté anticipées
- Renforcement des moyens policiers et judiciaires avec un « quoi qu’il en coûte sécuritaire »
- Accompagnement renforcé des victimes avec prise en charge financière des frais juridiques et psychologiques
- Formation obligatoire à l’autodéfense pour les femmes dans les établissements scolaires
- Sanctions exemplaires pour les récidivistes avec application de toutes les peines prononcées
L’avenir de son engagement : entre militantisme et politique
À 27 ans, Claire Geronimi incarne une nouvelle génération de militants qui refusent la fatalité et transforment leur traumatisme en force politique. Son parcours, de victime silencieuse à vice-présidente d’un parti politique, illustre sa détermination à changer concrètement les choses. Son association continue de croître et d’accompagner toujours plus de victimes, tandis que son engagement politique lui offre une tribune nationale pour porter ses convictions.
Ses projets futurs s’articulent autour de l’expansion de son association à l’échelle nationale et de son rôle croissant dans le débat public. Elle ambitionne de faire de la sécurité des femmes une priorité politique incontournable et de redonner confiance à une jeunesse française qu’elle juge « désabusée face à l’insécurité permanente et au lent déclin du pays ». Son message d’espoir, malgré les épreuves traversées, résonne auprès de nombreuses femmes qui voient en elle un modèle de résilience et de courage politique.
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