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France : vers une kleptocratie ? Quand l’État ponctionne toujours plus et méprise ses citoyens

L’avis d’imposition vient de tomber dans votre boîte aux lettres. Votre taxe foncière a encore augmenté de 7% cette année, après une hausse similaire l’an dernier. Un soupir de lassitude vous échappe. Cette ponction supplémentaire grève un budget familial déjà malmené par l’inflation. Ce sentiment d’impuissance face à la machine fiscale, des millions de Français le partagent aujourd’hui. La question mérite d’être posée frontalement : notre pays glisse-t-il vers une forme de kleptocratie, un système où l’État s’approprie une part toujours croissante des fruits du travail des citoyens, sans contrepartie visible dans la qualité des services publics ?

La pression fiscale française : un fardeau toujours plus lourd

La France détient un triste record parmi les pays développés. Selon l’INSEE, le taux de prélèvements obligatoires s’établit désormais à 42,8% du PIB en 2024, après avoir atteint 43,2% en 2023. D’autres organismes comme l’OCDE et Eurostat évaluent cette pression fiscale encore plus haut, respectivement à 46,1% et 48% du PIB français en 2022. Ces chiffres placent notre pays largement au-dessus de la moyenne de la zone euro (41,7%) et de l’Union européenne (41%).

Cette pression fiscale écrasante se traduit concrètement dans le quotidien des Français. Le Premier ministre Michel Barnier l’a lui-même reconnu en septembre 2024 : « Nous sommes le pays où la charge des impôts est la plus forte ». Cette situation n’est pas nouvelle, mais elle s’aggrave année après année, grignotant inexorablement le pouvoir d’achat des ménages. Un sondage Harris commandé par le Conseil des prélèvements obligatoires révèle que 75% des Français estiment que les impôts sont trop lourds, et 69% se déclarent insatisfaits du système fiscal.

Le budget 2025 : une ponction exceptionnelle qui devient la norme

Le budget 2025 illustre parfaitement cette tendance à l’alourdissement constant de la fiscalité. La loi de finances pour 2025 instaure une « contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises » (CEBGE), qui touchera environ 400 entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse un milliard d’euros. Cette taxe s’applique selon des taux différenciés : 20,6% pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 3 milliards d’euros, et 41,2% pour celles qui dépassent ce seuil.

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L’histoire fiscale française nous enseigne que ces mesures « exceptionnelles » finissent souvent par s’inscrire dans la durée. Nous observons ce phénomène avec la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), dont la suppression, initialement prévue pour 2027, a été repoussée à 2030. Entre-temps, cette taxe devrait rapporter 4,24 milliards d’euros en 2025. Ces prélèvements supplémentaires, loin d’être neutres pour l’économie, se répercutent inévitablement sur l’emploi, l’investissement et, in fine, sur le pouvoir d’achat des Français.

La taxe foncière : l’impôt qui ne cesse de grimper

Parmi les impôts qui pèsent lourdement sur les Français, la taxe foncière occupe une place de choix. Entre 2013 et 2023, elle a connu une augmentation moyenne de 32,9% sur l’ensemble du territoire, selon le 18e rapport de l’Observatoire national des taxes foncières de l’UNPI. En 2023, la hausse a été particulièrement brutale avec une augmentation de 7,1% des bases d’imposition, la plus importante depuis le début du siècle. Pour 2024, cette base a encore augmenté de 3,9%, et pour 2025, une nouvelle hausse de 1,7% est déjà programmée.

Le mécanisme d’augmentation de la taxe foncière est pernicieux car il combine deux facteurs : la revalorisation automatique des bases d’imposition décidée par l’État et les hausses de taux votées par les collectivités locales. En 2023, 16,7% des communes (soit 5.832 municipalités) ont augmenté leur taux de taxe foncière, contre 14% en 2022. Voici l’évolution des bases de taxe foncière sur les dernières années :

AnnéeTaux de revalorisationHausse cumulée depuis 2010
20251,70%35,5%
20243,90%33,3%
20237,10%28,3%
20223,40%19,8%
20210,20%15,8%

L’art de plumer le contribuable sans le faire crier

La célèbre citation de Jean-Baptiste Colbert, ministre des Finances de Louis XIV, reste d’une actualité saisissante : « L’art de l’imposition consiste à plumer l’oie pour obtenir le plus possible de plumes avec le moins possible de cris ». L’État français a perfectionné cet art au fil des décennies, développant des techniques sophistiquées pour augmenter les prélèvements sans provoquer de révolte fiscale.

L’une de ces techniques consiste à jouer sur l’inflation. Quand les prix augmentent, les revenus nominaux suivent généralement, poussant mécaniquement les contribuables dans des tranches d’imposition supérieures. C’est ce qu’on appelle le « bracket creep » ou glissement fiscal. Pour 2025, le gouvernement a certes décidé d’indexer le barème de l’impôt sur le revenu sur l’inflation (environ 1,7%), évitant ainsi à 530.000 foyers d’entrer dans le champ de l’impôt. Mais cette mesure, présentée comme une faveur, ne fait que neutraliser l’effet de l’inflation sur l’impôt. Une autre technique consiste à créer des taxes « temporaires » qui deviennent permanentes, ou à multiplier les petites taxes peu visibles mais dont le cumul pèse lourd.

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Où va l’argent des Français ? Immigration, train de vie de l’État et financements contestables

La question de l’utilisation des fonds publics mérite un examen approfondi. Nos impôts financent non seulement les services publics essentiels, mais aussi des dépenses dont la pertinence peut être questionnée.

L’immigration représente un poste budgétaire considérable. Selon une étude récente, le coût brut de l’immigration (régulière et irrégulière) s’élèverait à 75,1 milliards d’euros pour les finances publiques françaises, sur la base du budget exécuté de 2023. Une fois retranchées les contributions des étrangers au budget via leurs impôts et cotisations sociales, le coût net atteindrait 41 milliards d’euros. Ce montant est à mettre en perspective avec notre déficit public. Les principaux postes de dépenses concernent la santé, les pensions de retraite, les allocations chômage, les prestations de solidarité, ainsi que l’hébergement et le logement.

Le train de vie de l’État lui-même soulève des interrogations. Alors que le gouvernement prône la rigueur budgétaire pour les Français, certaines dépenses semblent échapper à cette logique d’économie. Les cabinets ministériels, les voitures de fonction, les résidences officielles et les frais de représentation constituent un budget conséquent rarement remis en question. Dans le même temps, le budget 2025 prévoit un déficit de 5,4% du PIB, soit environ 139 milliards d’euros, en baisse de 17,3 milliards par rapport à 2024.

Les médias bénéficient largement de la manne publique. En 2023, l’État a versé 204,7 millions d’euros d’aides directes à la presse, un montant record qui a presque doublé par rapport à l’année précédente. À cela s’ajoutent 84 millions d’euros d’aides indirectes via une TVA super-réduite à 2,1%. Le programme « Presse et médias » du budget 2024 prévoit 377,7 millions d’euros en autorisations d’engagement.

Le financement des associations pose également question. L’État a trouvé une source de financement controversée : les comptes bancaires dormants. Depuis 2020, 20% du volume de ces comptes inactifs sont orientés vers le financement des associations. Le gouvernement a annoncé en 2023 vouloir porter ce taux à 40%, ce qui représenterait 20 millions d’euros supplémentaires chaque année pour des structures dont l’utilité publique n’est pas toujours évidente.

Pendant ce temps, les crédits consacrés à certains services publics non essentiels augmentent, tandis que d’autres, comme ceux dédiés à l’immigration, l’intégration et l’asile, connaissent une diminution. Le PLF 2025 prévoit une baisse de 2% des autorisations d’engagement pour cette mission, qui s’élèveront à 1,73 milliard d’euros. Les crédits consacrés aux frais de voyage diminuent de 11,6%, signe que l’État ne cherche pas à intensifier sa politique d’éloignement des étrangers en situation irrégulière.

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Cette répartition des ressources publiques soulève des questions fondamentales sur les priorités de notre pays et sur l’efficacité de la dépense publique. Alors que les Français voient leur pouvoir d’achat diminuer sous le poids des taxes, l’État continue de financer des structures et des politiques dont la légitimité et l’efficacité mériteraient d’être évaluées avec rigueur. 40%, ce qui représenterait 20 millions d’euros supplémentaires chaque année. Cette pratique soulève des questions éthiques sur l’appropriation par l’État de fonds privés non réclamés.

Le consentement à l’impôt : un pilier du pacte social en danger

Le consentement à l’impôt constitue un fondement historique de notre démocratie. Dès 1215 en Angleterre avec la Magna Carta, puis en France en 1302 avec les premiers états généraux convoqués par Philippe IV le Bel, ce principe a été au cœur du contrat social. Aujourd’hui, ce consentement s’érode dangereusement.

Cette érosion s’explique en partie par la structure même de notre système fiscal. Plus de 56% des Français ne paient pas d’impôt sur le revenu, presque tous ont été exonérés de taxe d’habitation, et moins de 0,5% des foyers paient l’IFI. Dans ce contexte, il devient facile de trouver une majorité politique favorable à l’augmentation des impôts payés par une minorité de contribuables. Ce déséquilibre mine le principe même du consentement à l’impôt et transforme certains citoyens en « forçats fiscaux ».

Les conséquences de cette situation sont graves. Selon Fipeco, « le consentement à l’impôt, appelé aussi le civisme fiscal, tend à diminuer lorsque les prélèvements augmentent, du moins si cette hausse ne s’accompagne pas d’une amélioration visible des services publics ». Cette défiance envers l’impôt fragilise notre pacte social et peut conduire à des formes diverses de résistance fiscale, depuis l’optimisation agressive jusqu’à l’exil fiscal.

Notre système fiscal a atteint ses limites. La France ne peut continuer à augmenter indéfiniment la pression fiscale sans risquer de graves conséquences économiques et sociales. Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, l’a lui-même reconnu : « Je ne crois pas que nous disposions de grandes marges de manœuvre pour augmenter les impôts. Notre taux de prélèvements obligatoires est déjà très élevé ».

Un débat national s’impose sur la répartition des richesses et le rôle de l’État. Nous devons repenser notre modèle fiscal pour le rendre plus juste, plus transparent et plus efficace. Cela passe nécessairement par une réduction des dépenses publiques improductives et une simplification drastique du maquis fiscal français. Sans ces réformes courageuses, la France risque de s’enfoncer dans une spirale fiscale qui étouffera son économie et divisera davantage sa société.

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