Les heures supplémentaires sont-elles imposables ?
La question de l’imposition des heures supplémentaires revient chaque année, au moment de la déclaration des revenus. Nombreux sont les salariés qui s’interrogent : faut-il déclarer ces heures ? Sont-elles soumises à l’impôt sur le revenu ou bénéficient-elles d’un régime particulier ? Depuis plusieurs années, la fiscalité des heures supplémentaires a connu des évolutions majeures, impactant directement le pouvoir d’achat et la gestion de la paie. Comprendre le régime en vigueur en 2025 permet d’optimiser sa déclaration et d’éviter les erreurs qui pourraient entraîner un redressement fiscal. Nous allons détailler les règles applicables, les plafonds d’exonération, les modalités de déclaration, ainsi que les situations particulières à connaître.
En bref
Les heures supplémentaires réalisées en 2025 sont exonérées d’impôt sur le revenu jusqu’à un plafond de 7 500 € nets par an. Au-delà de ce montant, les sommes perçues deviennent imposables selon le barème progressif. Ce dispositif concerne aussi bien les salariés du secteur privé que les agents de la fonction publique, ainsi que les salariés à temps partiel pour leurs heures complémentaires. La déclaration de ces heures est désormais pré-remplie, mais il convient de vérifier l’exactitude des montants. Nous allons voir en détail comment fonctionne ce régime, qui est concerné, et comment déclarer correctement ses revenus issus d’heures supplémentaires.
Les points essentiels à retenir :
- Exonération d’impôt sur le revenu jusqu’à 7 500 € nets/an.
- Au-delà, les heures supplémentaires sont imposables.
- La déclaration est pré-remplie, mais doit être vérifiée.
- Le dispositif s’applique aux salariés du privé, agents publics, temps partiel et forfait jours.
Définition et cadre légal des heures supplémentaires
Les heures supplémentaires désignent les heures de travail effectuées au-delà de la durée légale fixée à 35 heures par semaine pour la majorité des salariés en France. Sont concernées les personnes en contrat à temps plein, mais aussi les salariés à temps partiel pour leurs heures complémentaires (heures effectuées au-delà du temps contractuel, sans dépasser la durée légale). Les agents de la fonction publique et les salariés au forfait jours peuvent également être concernés, notamment lorsqu’ils renoncent à des jours de repos.
Le cadre légal impose des limites : la durée maximale de travail ne peut excéder 48 heures par semaine et 44 heures en moyenne sur 12 semaines consécutives. Un contingent annuel d’heures supplémentaires est fixé à 220 heures par salarié, sauf accord collectif spécifique. Au-delà de ce contingent, un repos compensateur obligatoire est accordé. Les heures supplémentaires donnent lieu à une majoration salariale, généralement de 25 % pour les huit premières heures, puis 50 % au-delà, sauf dispositions conventionnelles plus favorables.
Régime fiscal des heures supplémentaires en 2025
En 2025, la rémunération perçue au titre des heures supplémentaires bénéficie d’une exonération d’impôt sur le revenu dans la limite de 7 500 € nets par an. Ce plafond inclut la rémunération des jours de repos (RTT) auxquels le salarié a renoncé, ainsi que les heures complémentaires pour les salariés à temps partiel. Si le montant total perçu dépasse ce plafond, la fraction excédentaire est soumise à l’impôt sur le revenu, selon le barème progressif.
Prenons un exemple concret : un salarié a perçu 9 800 € brut (soit environ 7 938 € net fiscal) au titre des heures supplémentaires en 2024. Il bénéficiera de l’exonération sur les premiers 7 500 €, et devra déclarer 438 € comme revenus imposables. Pour les salariés à temps partiel, les heures complémentaires sont exonérées dans la même limite. Il est donc essentiel de bien suivre le cumul annuel pour éviter toute erreur lors de la déclaration.
- Le plafond de 7 500 € est individuel, il s’applique à chaque salarié, quel que soit le nombre d’employeurs.
- Les heures supplémentaires exonérées sont désormais pré-remplies sur la déclaration de revenus, mais il reste nécessaire de vérifier leur exactitude.
- En cas de dépassement du plafond, le surplus doit être ajouté aux salaires imposables.
Quelles heures supplémentaires sont concernées ?
Le dispositif de défiscalisation couvre plusieurs types d’heures supplémentaires. Sont concernées :
- Les heures effectuées au-delà de 35 heures par semaine pour les salariés à temps plein.
- Les heures complémentaires pour les salariés à temps partiel, dès lors qu’elles dépassent la durée contractuelle.
- Les jours de repos (RTT) monétisés pour les salariés au forfait jours, au-delà de 218 jours travaillés par an.
- Les heures supplémentaires réalisées par les agents publics, dans les conditions prévues par leur statut.
Certaines situations particulières méritent attention. Pour les apprentis, la rémunération des heures supplémentaires suit le même régime, sous réserve que le seuil de 7 500 € ne soit pas dépassé. Les conventions collectives peuvent prévoir des modalités spécifiques, notamment en matière de majoration ou de contingent d’heures. Les salariés relevant de régimes spéciaux ou de statuts particuliers doivent se référer à leur convention ou au Code du travail pour vérifier l’éligibilité à la défiscalisation.
Au-delà du plafond : comment sont imposées les heures supplémentaires ?
Lorsque la rémunération issue des heures supplémentaires excède le plafond de 7 500 € nets par an, la fraction supérieure est soumise à l’impôt sur le revenu, au même titre que le salaire classique. Ce montant s’ajoute aux autres revenus imposables et est soumis au prélèvement à la source. Le taux d’imposition applicable dépend de la tranche marginale du foyer fiscal.
Par exemple, un salarié ayant perçu 8 200 € nets au titre des heures supplémentaires devra déclarer 700 € (8 200 € – 7 500 €) comme revenu imposable. Ce montant sera intégré à la base de calcul de l’impôt, influant potentiellement sur le taux de prélèvement à la source. Il convient donc d’anticiper l’impact de ce dépassement lors de la simulation de l’impôt, surtout si l’on cumule plusieurs employeurs ou si l’on bénéficie d’autres revenus exceptionnels.
- Le surplus au-dessus du plafond est imposé selon le barème progressif.
- Le prélèvement à la source s’ajuste automatiquement lors de la déclaration annuelle.
- En cas de variation importante d’heures supplémentaires d’une année sur l’autre, le taux de prélèvement pourra être régularisé l’année suivante.
Obligations déclaratives et vérifications à effectuer
La déclaration des heures supplémentaires exonérées est désormais automatisée : les montants sont pré-remplis sur la déclaration de revenus, dans la case dédiée (1GH ou 1HH). Toutefois, il est vivement recommandé de vérifier que les montants indiqués correspondent bien à ceux figurant sur les bulletins de paie. En cas d’erreur, il convient de corriger la déclaration en ligne ou sur papier, en ajustant les montants dans les cases appropriées.
Nous conseillons de conserver soigneusement tous les bulletins de paie et justificatifs relatifs aux heures supplémentaires, au moins pendant trois ans, afin de pouvoir répondre à toute demande de l’administration fiscale. En cas de contrôle, ces documents permettront de justifier le montant des heures déclarées et de bénéficier de l’exonération dans la limite du plafond. Si le montant pré-rempli est absent ou erroné, il faut reporter la somme exacte en case 1GH, sans dépasser 7 500 €, et ajouter le surplus éventuel aux salaires imposables en case 1AJ.
- Vérifiez systématiquement le pré-remplissage de la déclaration.
- Corrigez toute erreur constatée avant validation.
- Conservez vos bulletins de paie et attestations d’employeur.
- En cas de doute, consultez le service des impôts ou un expert-comptable.
Tableau récapitulatif : régime fiscal des heures supplémentaires
Pour faciliter la compréhension des différents cas de figure, voici un tableau synthétique du régime fiscal applicable aux heures supplémentaires en 2025 :
Situation | Traitement fiscal | Plafond d’exonération | Obligation déclarative |
---|---|---|---|
Salarié à temps plein | Exonération jusqu’à 7 500 €, imposition au-delà | 7 500 € nets/an | Pré-remplissage, vérification obligatoire |
Salarié à temps partiel (heures complémentaires) | Exonération jusqu’à 7 500 €, imposition au-delà | 7 500 € nets/an | Pré-remplissage, correction si nécessaire |
Salarié au forfait jours (jours de repos monétisés) | Exonération jusqu’à 7 500 €, imposition au-delà | 7 500 € nets/an | Pré-remplissage, contrôle du cumul |
Agent public | Exonération jusqu’à 7 500 €, imposition au-delà | 7 500 € nets/an | Pré-remplissage, vérification individuelle |
Plusieurs employeurs | Exonération globale de 7 500 €, imposition du surplus | 7 500 € nets/an (tous employeurs confondus) | Déclaration du surplus en salaires imposables |
Questions fréquentes sur la fiscalité des heures supplémentaires
Les salariés se posent souvent les mêmes questions concernant la fiscalité des heures supplémentaires. Voici les réponses aux interrogations les plus courantes :
- Dois-je déclarer mes heures supplémentaires ?
Oui, toutes les heures supplémentaires doivent être déclarées, même si elles sont exonérées d’impôt dans la limite du plafond. La déclaration est souvent pré-remplie, mais il faut la vérifier. - Que faire en cas d’erreur sur ma déclaration ?
Il faut corriger le montant dans la case dédiée (1GH ou 1HH) avant de valider la déclaration. En cas de doute, contactez le service des impôts. - Les primes liées aux heures supplémentaires sont-elles concernées ?
Seule la rémunération directement liée aux heures supplémentaires et à leur majoration est concernée par l’exonération. Les primes exceptionnelles ou de performance ne bénéficient pas de ce régime. - Le plafond s’applique-t-il par employeur ou par salarié ?
Le plafond de 7 500 € s’applique par salarié, tous employeurs confondus. Il faut donc additionner les montants perçus auprès de chaque employeur. - Les apprentis et alternants bénéficient-ils de l’exonération ?
Oui, sous réserve de ne pas dépasser le plafond annuel. Les modalités de calcul peuvent varier selon le contrat. - Comment prouver le montant des heures supplémentaires ?
Les bulletins de paie font foi. Il est conseillé de les conserver pour justifier les montants déclarés en cas de contrôle.
À notre avis, ce régime d’exonération, bien qu’avantageux pour le pouvoir d’achat, nécessite une vigilance accrue lors de la déclaration. Les plafonds, les règles de cumul et les obligations déclaratives imposent de suivre précisément ses revenus et de conserver tous les justificatifs. Une bonne anticipation permet d’éviter les mauvaises surprises et d’optimiser sa fiscalité, tout en restant conforme à la législation en vigueur.
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