Digitaliser le divorce ? Et pourquoi pas ?

L’ère est à la digitalisation, au travail à distance, à la société sans contact. Alors, à l’heure d’acter le fait que l’on ne souhaite justement plus se voir, pourquoi ne pas opter pour un divorce digital ?

Le divorce : maelström d’administratif, de financier et d’émotions

Le fait est qu’un divorce est l’aboutissement d’une relation incapable de perdurer. La faute aux incompréhensions, à la vie frénétique, aux rencontres effectuées par ailleurs, à une perpétuelle quête inassouvie de bonheur parfait et à tout un tas de raisons plus ou moins défendables. Dans une époque qui prône la consommation d’une esthétique immédiate, il est clair que la relation s’inscrivant dans la durée est mise à mal. Selon les cas, il devient alors logique de clore un chapitre de sa vie pour pouvoir amorcer un nouveau cycle, que l’on espère plus riche en émotions et en sentiments forts.

Mais voilà, le mariage est un contrat. Un contrat qu’il convient dès lors de casser, avec tout ce que cela impose de juridique, d’administratif et de paperasses jamais vraiment agréables à compiler. Sans compter qu’après les « lettres », il faut également faire un point sur les « chiffres ». Et c’est bien souvent là où le bât blesse. Car comment conjuguer des disciplines aussi froides, cliniques et rigoristes que la finance et le droit avec des émotions chaotiques envahissantes ? On ajouterait même, sans passer son temps à s’engueuler ?

Digitalisons !

Grâce à la mise en place du divorce par consentement mutuel, version 2017, les procédures sont déjà bien plus courtes et bien moins onéreuses que par le passé, ce qui a pour effet de faire baisser la tension au sein du futur ex-couple. Mais depuis est venue s’ajouter une forme encore plus moderne : le divorce en ligne ! Et oui ! Vous avez bien lu ! Et, passé le petit moment où vous restez interloqué (voire sidéré pour certains), vous entamez une courte réflexion et vous vous dites : pourquoi pas, après tout ?

Pour commencer, il faut préciser que le divorce en ligne ne concerne pas tout le monde, mais uniquement les dossiers les plus simples, c’est-à-dire les couples sans enfants, sans surendettement, et dans le cadre d’un partage des plus simples. Bien entendu, le divorce en ligne appelle le même préalable que pour le divorce amiable : les divorçants sont déjà d’accord sur leur rupture ainsi que sur toutes les conséquences découlant de celle-ci. Précisons enfin que la procédure se termine obligatoirement par un rendez-vous physique en présence des avocats des deux parties.

Pour le reste, le divorce étant avant tout une histoire de papiers, à compter du moment où les époux sont d’accord sur tout, pourquoi faire durer la procédure plus que de raison ? Et, surtout, pourquoi passer son temps à faire des photocopies et à déposer des dossiers lourds et épais quand on peut simplement numériser les documents demandés et les transmettre par voie électronique ?

Au final, on peut considérer que le divorce en ligne est un véritable progrès permis par la maîtrise des technologies dématérialisées. Et puisque l’on ne peut plus se voir, même en peinture, pourquoi se forcer à se rencontrer en permanence pour se transmettre des papiers ? Je vous le demande. Avouez que la transmission via mail, ça évite quand même pas mal de tensions, non ?